Les plaidoiries des lycéens

L'île

Vincent Villeminot.- PKJ 2021

Depuis leur île, le Crew, une bande d’enfants, aperçoit des fumées sur la côte. Ils ne peuvent qu’émettre des hypothèses (accident nucléaire, guerre civile, attentats, virus inconnu, …). Les adultes protègent l’île contre de potentiels envahisseurs. Ils y sont confinés mais comprennent que le danger vient de partout.

Au début, on est un peu confus dans la temporalité entre présent et passé. Ça contribue à nous intéresser, à nous mettre en recherche. Les adultes ne consultent pas les enfants alors que les enfants aimeraient participer aux décisions. Ils se sentent engagés. Ils ont envie, besoin de discuter de la situation. C’est pour ça qu’ils s’échappent au fort aussi.

L’incertitude de ce qui se passe vraiment sur la côte nous tient en haleine. On est troublé tout du long. On ne sait pas et on se questionne sur comment les gens réagissent. On a peut-être pas besoin de savoir quelle est cette catastrophe, pour rester focus sur ce qui se passe entre les gens.

C’est très actuel. Ça nous rappelle la situation qu’on a vécue. Mais eux c’est pire et peut-être que ça peut nous rassurer. Notre personnage préféré, c’est Blanchette.

D'or et d'oreillers

Flore Vesco.- L’école des loisirs (Médium+) 2021

Le riche et mystérieux Lord Handerson cherche à se marier. Il reçoit les prétendantes de la région pour leur fait passer un test. Elles doivent passer une nuit chez lui sans chaperon. Les bonnes familles de la contrée crient au scandale mais se pressent d’envoyer leur fille tenter leur chance. Ainsi Mrs Watkins, usant d’un subterfuge, y conduit ses trois filles, accompagnées de leur femme de chambre…

Les références sont nombreuses, Jane Austen, les contes, La princesse au petit pois, Cendrillon, la littérature fantastique du XIXe. L’écriture est très soutenue et très compréhensible. Ça a le charme d’un objet ancien et beau, mais à la fois l’énergie de la modernité, des problématiques très actuelles sont abordées. La fiction nous fait réfléchir sur le réel.

C’est un livre qui m’aurait manqué si je ne l’avais pas lu.

Sur les réseaux sociaux, dans ce domaine du fantastique avec de l’amour, on entend parler que d’écrivains anglo-saxons alors que ce roman est parfait et pourrait plaire à ces lecteurs et lectrices.

La honte de la galaxie

Alexis Brocas.- Sarbacane (Exprim’) 2021 490p.

En l’an 300 000 et des poussières, Meryma, ancienne pilote d’élite, vit sur Frontière, une planète poubelle. Elle tente d’oublier son passé et le scandale qui l’a fait chuter de Capitaine de la Flotte à la honte de la galaxie. Un jour, un vaisseau de l’Empire fait escale dans le ciel de Frontière et compte rejoindre les planètes de Nixte qui abriterait des vestiges d’une civilisation disparue et où d’étranges phénomènes auraient lieu… Meryma, lorsqu’elle était petite, rêvait de Nixte.

Je ne suis pas un grand fan de science-fiction mais ce livre m’a énormément plus. Il y a un humour délicat qui entretient la complicité avec le lecteur. Je me suis beaucoup attaché aux personnages. Ils ont des implants (un peu comme l’armure de Iron man mais intégrée dans leur corps) qui évaluent leur chance de battre un ennemi par exemple. Ça m’a plu. J’ai aimé faire des pronostics avec ces données. Ça m’a fait penser à Bordeterre parce qu’on voit que ça appartient à un genre, mais il y a des idées nouvelles et originales (je ne peux pas les révéler, à vous de le lire!).

Si tu vois le Wendigo

Christophe Lambert.- Syros 01.2021 331p.

David vit avec ses parents dans une résidence loin de tous problèmes. Un soir, alors qu’il rentre chez lui, il rencontre sa voisine Ruth, nue et la bouche en sang sur la route. Par la suite, plusieurs événements surnaturels ont lieu. Pourquoi ? La forêt derrière la résidence aura peut-être la réponse…

J’ai beaucoup aimé ce livre parce qu’il évoque des croyances, des légendes fascinantes avec un fort imaginaire. J’ai adoré le personnage de David parce qu’il me ressemble. On a les mêmes passions (pour la lecture et l’écriture). J’ai aimé que ça se passe aux États-Unis dans les années 50. Le personnage a un lien direct avec l’endroit où il vit. Il écrit des histoires de cow-boys. Et pour moi, les États-Unis ça reste des histoires de cow-boys, comme dans les westerns que j’apprécie.

Comment tu m'as fait mourir ?

Gilles Abier.- Slalom 2020

Félix est un lycéen spécial. Il a tout un tas de manies qui lui vaut un harcèlement de la part des autres élèves. La veille d’un séjour à Londres, pour se soulager, il décide d’écrire un texte dans lequel il tue tous ses agresseurs. Mais le lendemain, la journée commence exactement comme dans son texte...

Lu d’une traite ! J’ai adoré l’intrigue. Peut-être que ça a déjà été vu, mais ça sort des livres que je lis d’habitude, c’est bien. On est entre réel et fantastique. Il joue sur cette frontière très fine et c’est réussi.

Ma seule réserve c’est la crédibilité de certaines situations, surtout concernant les profs. On ne peut as croire à leurs réactions. Mes profs ne réagiraient pas comme ça.

Ça ressemble à DeathNote mais ça manque d’élaboration, je crois que je n’ai plus envie de lire ce genre de livres...

L'anomalie

Hervé Le Tellier.- Gallimard 2020

Le 10 mars 2021, le vol Paris New-York AF006 a lieu. En juin de cette même année, avec les mêmes 243 passagers, le même avion tente de se poser, mais il est détourné vers un aéroport militaire. Quelle est cette anomalie ? Le gouvernement fait venir des scientifiques pour comprendre l’incompréhensible…

J’ai beaucoup aimé ce livre car il y a une très bonne intrigue mais il y a beaucoup de personnages et il faut se souvenir de toutes leurs histoires. On connaît leur vie à chacun en quelques pages. J’ai trouvé ça très réaliste alors qu’on est dans l’imaginaire voire l’irrationnel. Un article du New York Times vient même donner plus de véracité au récit. L’auteur écrit comme si ça pouvait se passer maintenant. Et on y croit ! J’aimerais être dans cet avion…

Impact

Olivier Norek

Michel Lafon 348p.

Un éco-terroriste prend en otage le nouveau PDG de Total. Il demande une énorme rançon en échange de sa liberté, qui leur sera restituée s’ils changent de politique. Diane Meyer, psychologue spécialiste en profilage et Nathan Modis, jeune enquêteur de la police, sont chargés de la négociation. La situation leur échappe quand l’échange est retransmis sur les réseaux sociaux…

Découvrir tous ces chiffres en même temps, ça m’a fait un choc : Je ne savais pas que tout ce monde était victime de la pollution et du réchauffement climatique et en mourait. J’ai beaucoup aimé la partie références (à la fin du livre sont citées toutes les références à ce qui s’est réellement passé) parce qu’on voit qu’il ne laisse rien au hasard. Tout ce que dit l’éco-terroriste, c’est vrai.

Le livre est super bien !

Bordeterre

Julia Thévenot.- Sarbacane (Exprim’) 2020

Inès et Tristan sont en vacances dans un camping où Tristan est persécuté parce qu’il est autiste. Un jour, ils suivent leur chien qui s’est échappé et basculent dans un autre monde, Bordeterre. Dans cet endroit, tout tourne autour des pierres de quartz, au précieux pouvoir. D’abord logés dans un orphelinat, ils sont séparés et vont prendre part à la grande révolte du peuple contre la noblesse.

C’est un peu la révolution de 1789 dans un monde de Fantasy médiévale. C’est quand même assez noir. Les gens du peuple sont très maltraités. Il y a toujours un peu d’humour qui vient éloigner la tristesse. On peut pleurer et éclater de rire. Il n’y a pas toujours de l’humour dans les romans de fantasy. Il y a des choses vraiment nouvelles comme le lac zéro, les gardiens, et bien sûr l’utilisation de la pierre de quartz !

Les chroniques de l'érable et du cerisier

1 Le masque de Nô

Camille Monceaux.- Gallimard jeunesse 2020

Ichirô est abandonné par ses parents et recueilli par un Samouraï qui lui enseigne la voie du sabre. Il vit coupé du monde sur la montagne. Un jour quelqu’un ramène le sabre du maître du samouraï et c’est le début des ennuis. Après une tragédie, Ichirô est forcé d’aller à la ville, en territoire inconnu, un endroit cruel mais où il apprend et découvre tant de choses.

J’ai vraiment adoré ce livre parce que je suis fasciné par le Japon, la culture et surtout la période médiévale de ce pays. On apprend plein de choses (mais c’est pas un cours d’histoire !) en rapport avec l’épopée qu’on découvre. Tout n’est pas dit. Des indices sont disséminés dans le livre. A nous de trouver leur sens. Le décor fait partie de l’histoire. Il a son importance mais pour servir l’histoire. Pour moi, ce qui compte le plus c’est toujours l’intrigue. Dans ce roman, elle est mystérieuse, on a envie d’en savoir plus. On attend la suite !

L'enfant céleste

Maud Simonnot

Les éditions de l'Observatoire 2020

C’est l’histoire d’un enfant surdoué, Celyan, qui n’est pas fait pour le système scolaire, il est plutôt dans sa tête à penser à autre chose. C’est pour ça que sa mère Mary décide de le déscolariser pour partir sur une île suédoise où a vécu à la Renaissance, un astronome, Tycho Brahe, dont ils sont tous deux passionnés. La mère a vécu une rupture amoureuse qui la pousse à partir aussi.

J’ai été émue par la relation entre la mère et l’enfant. Une relation très intellectuelle. La mère parle à son fils comme à son égal. Ils parlent de sujets qui ne sont pas de son âge, mais elle répond à ce qui l’intéresse. Le cadre spatial, cette atmosphère de l’île scandinave donne à ce livre un caractère presque féerique. Ça lui donne quelque chose de hors du commun. C’est une atmosphère très intime aussi. On a l’impression d’un cocon, d’une bulle, cette relation forte entre eux dans un lieu préservé.

Il ne se passe pas grand-chose, mais c’est bien raconté et bien écrit.

Ce qui se passe est délicat mais fort.

Elle a menti pour les ailes

Francesca Serra.- Editions Anne Carrière

Garance entre en seconde dans un lycée où un groupe de Terminales mènent la danse. Le jour où la plus populaire des filles du groupe la demande en amie sur Instagram, Garance entre dans cette spirale, course à la beauté, à l’image, à être vue, à être aimée. C’est compliqué avec sa mère qui est prof de danse. Contrairement à sa meilleure amie Souad, Garance n’est ni douée ni passionnée par la danse. Traîner avec cette nouvelle bande d’amis, d’une liberté plus adulte, qui teste les limites, l’émancipe de son environnement. Elle s’éloigne peu à peu de sa mère et de Souad. Quand elles s’en rendent compte, il est déjà trop tard. Garance a disparu.

J’ai aimé cette notion d’évolution. Au début Garance a une petite vie bien rangée, avec l’école, la danse, et elle va s’émanciper, mais aussi faire face aux mauvaises expériences qui marquent le clivage entre le collège et le lycée. On voit toute la perversité des réseaux sociaux et comment cette génération qui a grandi avec, en est en quelque sorte prisonnière. Au début, les réseaux sociaux, c’était révolutionnaire et génial… Les relations qu’on croyait intenses se révèlent faites que de pixels.

A réserver aux bons lecteurs et aux plus avertis, aguerris, parce qu’ils y a des scènes explicites (de sexe et de violence). La cruauté des relations choque, à raison. Elle est nécessaire pour nous faire réfléchir aux réseaux sociaux et tout ce qu’ils génèrent. S’il n’était pas si choquant, il perdrait sa matière à réflexion.

Les mots sont simples, la façon dont les phrases sont tournées et organisées est fluide, mais ce qui est dit est complexe sans qu’on soit en hypoglycémie au bout de deux pages.

Héritage

Miguel Bonnefoy.- Rivages 2020

Au Chili, à Santiago, une maison va accueillir plusieurs générations d’une même famille. Le patriarche est venu de France pour sauver son vignoble. Les Lonsonier se marient dans la communauté française et traversent les grands événements de l’histoire du XXe siècle.

J’aime beaucoup ce qui concerne la seconde guerre mondiale. J’ai découvert la dictature au Chili. J’ai beaucoup aimé le lien avec les grands événements historiques. J’ai compris tous les mots d’espagnol qu’il y a dans le livre !

J’ai aimé que ce soit sur plusieurs générations, de la naissance des personnages jusqu’à leur mort. Il y a un mélange avec l’espagnol et le français. C’est le premier livre que je lis qui se passe en Amérique du Sud. Et ces éléments nouveaux, c’est super intéressant à lire. La langue est riche, c’est beau. C’est une langue pourléchante.

Comme des sauvages

Vincent Villeminot.- PKJ 2020 317p.

Les parents de Tom, 13 ans, se séparent. Il va devoir quitter la maison et sa très chère forêt. Sa grande sœur Emma, dont il n’est pas très proche, et ses amis l’emmènent en Ardèche pour des vacances. Chaque jour il part seul en randonnée pour découvrir la montagne. Lors d’une de ses explorations il découvre une longue barrière avec un écriteau « Avertissement : celui qui pénètre dans cette partie de la forêt ne reviendra jamais en arrière. Jamais. » Quelques mois plus tard, Emma revient sur les lieux de sa disparition et poursuit sa recherche.

C’est très violent et très sanglant, Villeminot ! Tout le monde peut mourir, à n’importe quel moment. Au début, on ne se doute de rien, on s’attache aux personnages…

C’est pour l’instant celui que j’ai préféré de la sélection, c’est mon style de livres. Il y a plein de suspense, plein de mystère.

Alma

Timothée de Fombelle.- Gallimard 2020 389p.

Alma vit avec sa famille (son frère et ses parents) dans une vallée d’Afrique coupée du monde. Un jour son frère disparaît, avide découvrir le monde. Alma part à sa recherche dans une société qu’elle ne connaît pas où les gens de sa couleur sont chassés. Parallèlement, Joseph, un garçon rêvant de voyage, se glisse clandestinement dans un navire de traite d’esclaves. Il est convaincu qu’un trésor y est caché. Tous deux ne savent pas encore que leurs destins vont se lier.

Ce roman est plein d’action. Il nous tient en haleine. C’est Timothée de Fombelle ! Les illustrations de François Place sont super belles.

Ce livre pourrait être bien plus sanglant qu’il ne l’est. Malgré l’horreur de la condition et du traitement des esclaves, c’est plus accessible. Les descriptions sont courtes, mais direct on est dans l’esprit. On ne veut plus en sortir.

Bpocalypse

Ariel Holtz.- L’école des loisirs (Médium+) 10.2020 416p.

Samsara habite Concordia, une ville qui a vécu une apocalypse. Il y a de moins en moins d’habitants et la famine commence à se faire sentir. Elle essaye de mener une vie « normale ». Elle va au lycée. Elle a des loisirs. Un jour, la quarantaine de l’ancien parc public de la ville est levée. On dit que ceux qui y vivaient ont muté. Deux adolescents (mutants) rejoignent la classe de Samsara. Ils sont la cible de moqueries répétées, mais leurs agresseurs sont alors victimes de phénomènes bizarres. Tout le monde accuse les deux jumeaux.

C’est très facile à lire. L’intrigue est excellente. J’ai beaucoup aimé tous les rebondissements. On ne s’attend pas du tout à ce qui va se passer. Toutes les théories qu’on a pu avoir, très vite, s’avèrent fausses. Le personnage du garçon mutant, qui disparaît un peu derrière sa sœur, finalement impressionne. C’est mon personnage préféré.

J’ai beaucoup plus aimé l’univers que l’intrigue parce que c’est super différent des romans post apocalyptiques qu’on a lus précédemment. Souvent, le monde décrit est assez réaliste, proche du nôtre dans lequel survient une catastrophe liée au mode de vie de l’homme. Ici ce sont des phénomènes naturels amplifiés jusqu’au surnaturel. C’est une ambiance retro dans un monde futuriste. C’est bien fait. Dans la description des personnages, des vêtements, des bâtiments, des items qu’ils utilisent, totems, amulettes, le nom des lieux, tout un ensemble qui alimentent une atmosphère particulière, originale.

Lu par Raphaël, Liam (5e), Nina (3^e)

Le Sanctuaire

Laurine Roux.- Ed du Sonneur 08.2020 147p.

Un couple et leurs deux filles adolescentes vivent isolés dans un chalet dans la montagne pour échapper à un virus transmis pas les oiseaux qui aurait décimé une bonne partie de l’espèce humaine. June, l’aînée, a vécu dans le monde d’avant, alors que Gemma, elle, ne l’a pas connu. Elle est née après la pandémie. Mais plus elle grandit dans ce territoire délimité par son père, plus elle a envie d’aller au-delà et de voir plus loin...

Le père qui tient cette place de chef de famille est une figure très dure et sévère avec sa femme et ses filles. Il ne leur témoigne pas d’affection. La mère quant à elle était écrivaine avant la catastrophe. Elle a cette âme exaltée des artistes. Elle raconte énormément à ses filles et particulièrement à Gemma qui ne l’a pas connue, la société d’avant. Il y a comme deux camps, la mère et June qui vivent dans la nostalgie du monde d’avant alors que le père et Gemma sont dans la survie et l’acceptation de cette vie. Au fur et à mesure du livre, Gemma qui est plutôt le personnage principal, va transgresser les frontières et déclencher la colère de son père qui va devenir de plus en plus sévère et méchant.

Il y aussi cet ermite qui vit avec des oiseaux que Gemma va rencontrer. Au début elle a peur de lui, mais elle est aussi fascinée parce que depuis qu’elle est née, voir un oiseau, c’est forcément le tuer.

Après cette pandémie transmise par les oiseaux, comment peut-il vouer un culte aux oiseaux ? Il est déséquilibré. Il a vécu complètement seul pendant des années. Les oiseaux ont été ses seuls compagnons. Il reste mystérieux et bizarre, dérangeant.

Avec la situation actuelle, ça me parle. Ils sont tous solitaires. Ils ne voient plus personne d’autres. Ils sont confinés entre eux. June, elle a 16, 17 ans. A cet âge-là on a envie de voir d’autres gens ! Elle a connu le monde d’avant et ça lui manque énormément. Comment concilier nostalgie et envie d’avancer ?

Le père est tyrannique. Est-ce que sa position de chef de famille lui confère le droit de prendre les décisions pour tout le monde, sans partage ?

Lu par Louise, Nina (3e), Ismaël (5e)

L'âge des possibles

Marie Chartres.- L’école des loisirs (Médium+) 2020 230p.

Saul et Rachel vivent dans une communauté Amish. La tradition veut qu’à l’adolescence ils quittent la communauté pour découvrir le monde extérieur pour choisir ensuite s’ils y reviennent ou s’ils la quittent définitivement.

Temple vit dans une petite ville. Elle est très timide et angoissée de tout ce qui est nouveau, hors de son cercle de confort. Elle doit aller voir sa sœur Ida à Chicago. Mais elle doit faire le voyage toute seule et ça la stresse.

Ces trois-là, par les forces du destin, vont se retrouver à Chicago, visiter la ville ensemble et trouver des réponses à leurs peurs et à leurs questions. Le monde du dehors est-il moins bien ou meilleur que celui de leur communauté ? Est-ce qu’on a une place dans un monde plus grand que celui qu’on a toujours connu ?

J’ai beaucoup aimé. Ils sont dans une immense ville qu’ils ne connaissent pas. C’est quand on est sans repères qu’on est le plus authentique. Ils n’ont pas l’habitude alors ils n’ont pas d’a priori de comment se comporter dans telle ou telle situation. Saul et Rachel, même s’ils viennent de la même communauté, ce sont des personnes totalement différentes. Dans la communauté ils semblaient d’accord sur tout. Alors que au-dehors, ils ont des réactions face à cette nouveauté complètement différentes. Ça les révèle. Temple, elle, va apprendre à se débrouiller par elle-même, à sortir du cocon.

L’écriture est simple, accessible, mais elle est puissante. C’est dans la ponctuation. Des phrases assez courtes mais très aiguisées, avec une puissance dans les mots.

lu par Raphaël (5e), Louise, Nina (3e), Héloïse, Nada (4e)